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février 2014 / Febr. 2014 : 

W.A. Mozart : Grandes œuvres à 4 mains 

Sonates kv 497 & 521 - Variations à 4 mains - Rondo en la mineur kv 511

Aline Zylberajch & Martin Gester, pianoforte (Paul & Theo Kobald,  d'après  Anton Walter ca 1795) - K617

enregistré à / recorded at : Le Couvent / Sarrebourg


La lecture que proposent aujourd’hui Aline Zylberajch et Martin Gester, outre qu’elle montre les progrès accomplis depuis (les versions plus anciennes) dans la pratique des claviers anciens, se distingue par nombre de qualités qui font qu’après les premières écoutes, on y revient souvent et volontiers. Il y a, tout d’abord, la rectitude stylistique dont, en familiers de ce répertoire, les deux musiciens font preuve, inscrivant les œuvres dans l’esthétique classique qui est la leur, sans maniérismes baroques ni pathos romantique qui auraient été également déplacés, tout en faisant néanmoins percevoir la tradition dans laquelle elles s’inscrivent et le futur qu’elles contribuent à dessiner. Dans la même logique, le duo a fait ensuite des choix clairs d’interprétation, prenant ses distances, sans perdre ni en propreté technique, ni en dynamisme, avec la tentation d’une virtuosité impressionnante mais un peu superficielle pour privilégier la clarté de la ligne – les Allegro demeurent ainsi toujours parfaitement lisibles, y compris dans leurs passages les plus foisonnants –, le raffinement des atmosphères comme du toucher – et qu’il est agréable d’entendre un pianoforte qui, sans rien concéder de son mordant, oublie de « cogner » –, les évocations du chant et des rythmes de danse (le Finale de la Sonate KV 497 offre de ce dernier point un exemple parfaitement réussi), mais également une certaine sobriété émotionnelle qui, si elle peut laisser dubitatifs les habitués de lectures d’esprit XIXe, se révèle d’une justesse de ton et de sentiment que je trouve, pour ma part, remarquable ; ici, l’émotion déborde sans jamais se répandre, elle frémit sans prendre la pose, et c’est justement parce qu’elle ne force jamais le trait qu’elle nous touche. Les confidences, la tendresse, les clairs-obscurs des mouvements médians des Sonates sont ainsi parfaitement restitués, tandis que le Rondo en la mineur, confié au seul Martin Gester, est d’une grande éloquence, à la fois réservée et à fleur de peau. Soulignons enfin à quel point la complicité des interprètes est ici un atout majeur, en ce qu’elle leur permet d’embrasser dans un même élan ces pages souvent plus complexes qu’il y paraît en soulignant tout le jeu de dialogues qu’elles contiennent sans jamais nuire pour autant à l’unité de l’ensemble. http://wunderkammern.fr

Das Straßburger Musikerehepaar Aline Zylberajch & Martin Gester hat sich nun in ihrer zweiten auf CD veröffentlichen Gemeinschaftsproduktion dieser beiden viel zu selten zu hörenden Sonaten Mozarts angenommen – zusammen mit dem Rondo in a-moll KV 511 (Martin Gester) und dem Andante und Variationen in G-Dur KV 501.

Ihr Spiel lässt dabei keine Wünsche offen, ist geprägt von präziser Abstimmung, das den weiten Bogen von orchestraler Pracht symphonischen Ausmaßes bis zur privaten Intimität mühelos spannt. Das kraftvoll drängende Allegro, die galant singende Melodie, der leise, klagend-resignative Ton, all das spiegelt sich stimmig im blendend hellen Mozart-Sound. Da mag einer sagen, dies komme ihm bekannt vor, jedoch nicht in der Form des auf Salon-Frivolitäten verzichtenden, vertrauten Zwiegesprächs – im ständig wiederkehrenden Suchen und Finden – zweier ebenbürtiger Partner. Damit bietet die CD mit Werken aus der großen Schaffensperiode (zwischen «Figaro» und «Don Giovanni») einen weiteren Höhepunkt Mozart’schen Schaffens – für so manchen sicher eine Entdeckung. 

Christian BuschGlarean Magazin24-4-2014

Vier Werke und ein perfektes Zusammenspiel - ohne Effekthascherei. Von Beginn an fesselt diese Aufnahme, die auf der Kopie eines Flügels von Anton Walter (Wien) vorgenommen wurde, aufgrund ihrer enormen klanglichen Differenzierung. Die langsame Einleitung zur F-Dur-Sonate (KV 497) etwa erklingt mit Dämpfer geheimnisvoll und zögernd, die Moll-Variation in KV 501 wirkt beklemmend und düster. In den schnellen, unbeschwerten Abschnitten der Sonaten dagegen entlocken die beiden Pianisten ihrem gemeinsamen Instrument sanfte, warme und lebhafte Klänge. Und nicht selten ist auch ein machtvolles Tutti mit donnernden Bässen zu vernehmen, das tatsächlich orchestral wirkt. Das Zusammenspiel und die Abstimmung von Aline Zylberajch und Martin Gester in den komplexen und doch so gut durchhörbaren Mozart-Partituren ist perfekt; auf aufgesetzte Effekthascherei wird verzichtet und damit ein durchgängiges Hörvergnügen erreicht.  (5/5) - Bernhard Schrammek, Kulturradio (Berlin), 30.04.2014

Caprices "a 2 Cembali"

Deux clavecins, mais le petit orgue positif s’en mêle aussi, dialoguent avec autant de verve vigoureuse que de légèreté funambule dans des pages de Soler, Haydn, Schobert, et s’y amusent d’une musique parfois naïve et sentimentale. Les instruments se déguisent. Vivaldi repensé par Bach fait revenir aux choses méditatives – un Larghetto suspendu, un Allegro final concertant, pures merveilles. Telemann et Mozart y sont non moins expressivement de la partie. Des pièces du compositeur autrichien d’aujourd’hui Peter Planyavsky servent de séduisant cicerone au jeu des deux complices. «Nous y avons pris goût», avouent-ils. Et nous donc ! - Christian Fruchart, DNA 

 

Gester and Zylberajch are crack keyboardists, thoroughly accomplished and always in tune with the stylistic demands of the music. At times they are lyrical and introspective, other times quite thrilling. Best of all they speak with one voice, not always a given even with performers who are not married. My only complaint has to do with annotation; I would have liked to know who is playing primo and who is playing secondo on any given number. The engineering job is absolutely stellar; as they used to say in the ‘60s, of “demonstration quality”.  Unless you’re a purist who can’t bear to hear the music in anything other than its original guise, this is an absolute must-have for harpsichord fans. Urgently recommended. - Christopher Brodersen, Fanfare Magazine

 

This is a genuinely capricious collection. Aline Zylberajch and Martin Gester, partners in life as well as in music, open with the joyous clamour of a two-keyboard concerto by the 18th-century Spaniard Soler, and then, by way of a short improvisation, shift to two tootling pieces for musical clock by Haydn. There are grand set pieces, Mozarts duet sonata in D major, and a two-harpsichord arrangement, “A la manière de Bach”, of Vivaldis Double Violin Concerto, Op. 3 No. 8, which Bach arranged, but not for this combination of instruments. And spread throughout the collection (which also runs to pieces by Schobert, Telemann and Haydns brother Johann Michael) are a set of four agreeably quirky and stylistically mongrel pieces for two harpsichords by Peter Planyavsky. Completing the capriciousness, Planyavskys Prelude is the last item on the disc - Michæl Dervan, Irish Times, 17 February 2012

 

Il est de ces artistes qui s’essaient avec complaisance à une originalité exarcerbée dans les projets qu’ils proposent et dans ce domaine, Aline Zylberajch et Martin Gester, clavecinistes et trublions chevronnés de profession n’en sont pas à leur coup d’essai. Une fois de plus, cela semble être le but avoué de cet enregistrement tant il est rare et décalé à la fois par son programme (compositeurs méconnus, pièces contemporaines,…) que par son instrumentation. Pari risqué…mais force est de constater qu’il est plus que réussi ! Et ce n’est pas peu de choses… 

La sonorité peut s’y trouver tantôt ample, majestueuse, puissante…tantôt intime, chantante, timide…l’expressivité même de la part d’instruments réputés inexpressifs par essence...

On se doit de faire mention de la présence de quatre pièces contemporaines du compositeur autrichien Peter Planyavsky  (1947- ). Partie majeure du programme, hommage et pourtant pied de nez aux œuvres des maitres anciens. Contemporain…le mot seul pourrait suffire à faire frémir les plus puristes d’entre nous. Et pourtant, il faut admettre que ces pièces s’écoutent d’elles-même : …ces quatres petits chefs-d’œuvre qualifiables, certes, du gros mot « contemporain » sont cependant bien vite vectrices d’un vrai plaisir d’écoute.

Un programme hors du commun, inattendu, fou… et ça n’en est que plus agréable, enrichissant. L’enregistrement que nous présentent Aline Zylberajch et Martin Gester est l’illustration même de la théorie du philosophe grec Démocrite qui écrivait « On ne peut être poète sans quelque folie . - François d’Irançy, Muse Baroque («Muse d’Or»)



prochains concerts "a 2 Cembali"

 à suivre...