Rameau en confinement & nouvelle chaîne YouTube

Réalisée pour le Jour International de la Danse, le 29 avril 2020, cette vidéo d'un format minimaliste représente une création chorégraphique baroque sur la Sarabande en la majeur de Jean-Philippe Rameau, extraite des "Nouvelles Suites de Pièces de Clavecin" de 1727. Pierre-François Dollé, danseur et chorégraphe, et Martin Gester ont réalisé cela dans leurs domiciles respectifs. C'est la troisième réalisation du genre, dans le cadre d'une collaboration suscitée par le Centre de Musique Baroque de Versailles à l'occasion d' #eurobalcons, ou "Musique Baroque aux balcons", les vendredis durant la période de confinement.

D'autres vidéos ici : 

  • Sarabande La Lugubre (F. Couperin) : ici
  • Rigaudon "Te Deum" (M.A. Charpentier) : ici  
  • et d'autres sur la chaîne YouTube 

dernière parution : Johann Schobert

Johann Schobert  : Sinfonies au Salon

 

Sonates, trios et quatuors pour clavecin & pianoforte 

avec Arte dei Suonatori.

 

Clavecin Gräbner/Wraight, fortepiano Silbermann/Kerstin Schwartz.

Enregistrement : Strasbourg, 1-4 août 2017.

 

Avec le soutien de : Institut Adam Mickiewicz (Instytut Adama Mickiewicza). 

juin 2018 chez Ligia

 


Duphly, Mondonville, Corrette

Martin Gester et Stéphanie Pfister sont des complices de longue date, et notamment au sein du Parlement de Musique où Stéphanie Pfister a tenu la partie de premier violon dans nombre de programmes de musique française : grands et petits motets de Charpentier, de Lalande, cantates de Clérambault et Montéclair, Concerts Royaux de François Couperin.  

A présent, c’est une autre brillante facette du répertoire français qu’ils illustrent en duo autour d’une magnifique copie de clavecin français de Pascal Taskin (vers 1770), réalisée par Matthias Griewisch. 

Non pas une intégrale avec ce que cela peut avoir de documentaire, mais un récital mis en perspective où, comme à l’origine, clavecin et violon, pièces de caractère et mouvements concertants se répondent en une passionnante conversation de salon : séduisante, sensible et virtuose à la fois. 

Sorti en avril 2017 chez LIGIA

 

"Bien construit, le récital est uni par le raffinement des interprètes. Maîtrisant les ressorts de cette éloquence subtile, et les conventions de ces répertoires, Stéphanie Pfister apporte une séduction pleine de grâce et de mystère (La Du Tailly de Duphly, Aria de Mondonville). Martin Gester trouve un ton à la fois délicat et nonchalant qui sied merveilleusement à des pages qui supporteraient mal une vivacité trop articulée. Les Grâces évoluent avec un admirable sens du chant et un rubato élégant, et La Forqueray répand ses sombres et mélancoliques accents jusque dans les profondeurs de la belle copie de Taskin (par Matthias Griewisch), idéale pour ce répertoire. L'entente des partenaires est sensible, la musique respire partout... P. Ramin, Diapason

 

Harmonie... A l’évidence, et dans tous les sens du verbe, ces deux musiciens s’entendent à merveille et défendent une vision commune de cette musique qui se distingue par la netteté des lignes et de l’architecture préservée de la sécheresse que l’on pourrait redouter par une belle respiration et une indéniable fraîcheur. (...) L’intonation (de la violoniste) est ferme, l’archet véloce et assuré, l’engagement permanent sans jamais que cette présence affirmée écrase le partenaire en se muant en narcissisme, un travers que certaines lectures n’ont pas toujours su éviter. Le claveciniste offre, comme dans son enregistrement des Partitas de Bach pour le même éditeur, unes des plus passionnantes versions récentes de ce recueil qu’il faut absolument écouter et méditer, le fruit d’un art arrivé à sa parfaite maturité ; souplesse et rebond, nuances et couleurs, profonde intelligence des dynamiques et de la conduite du discours, tout concourt ici à donner à ces musiques ce qu’il faut de brillant sans clinquant, de douceur sans fadeur, d’autorité sans raideur. À la fois altiers, raffinés et sensibles, ces portraits qui ne manquent jamais de caractère et affichent un superbe équilibre ; ils constituent un fort bel hommage à la musique française et le soin qu’ils ont apporté à sa réalisation fait honneur à ses interprètes. 
Jean-Christophe Pucek, Wunderkammern.fr

 

Portraits et Caractères : Duphly, Mondonville, M. Corrette,

Martin Gester, clavecin Taskin/Griewisch  & Stéphanie Pfister, violon - Ligia 2017


Bach : Clavier-Übung 1 : Six Partitas

ou la musique la plus élaborée magnifiant la danse

Un peu après sa 40ème année, Bach commença à constituer l'un des monuments les plus importants de toute la littérature pour clavier, sa Clavier-Übung en 4 parties. Sous le titre de Partitas, les 6 Ouvertures et Suites de danses (composées dans la tradition de ses prédécesseurs) qui constituent le premier volume, dépassaient toutes les attentes : les "galanteries" d'usage devenaient, sous la plume du compositeur, des poèmes d'une impressionnante maîtrise et profondeur. L'illustration d'un genre où règnent d'habitude la légèreté, le trait d’esprit et l'élégance devenait là une somme compositionnelle d'un degré d'élaboration et d'une densité impressionnants - tout en ne reniant pas le genre, et ses impératifs d'ordre, de variété, et de légèreté occasionnelle. Souvent, Bach, paraît outrepasser les limites du genre...

A l'interprète qui aborde l’œuvre au clavecin, parmi de nombreux problèmes de tous ordres que pose la restitution d'une musique complexe, se pose celui de la synthèse entre l'aspect concertant, polyphonique, virtuose, et la restitution du geste de la danse, donnée essentielle au genre et que Bach, toujours, respecte : souvent il en repousse les limites par l'ampleur des phrases et du chant et par la richesse ornementale et polyphonique jusqu'au point où l'interprète, facilement, peut se perdre.

Ici comme souvent chez Bach, la virtuosité est vertu : celle de concilier dans une vision globale la diversité de la musique et du langage baroques en un équilibre exigeant.

Riche d'expériences diverses dans les territoires de la musique, Martin Gester revient au clavier comme on revient de multiples voyages : le regard enrichi d'expériences accumulées, focalisé ici sur un domaine privilégié - le clavecin, devenu, après l'orgue, son premier instrument et, comme pour Bach, le lieu où il "parle" la musique au lieu de la faire jouer, de la diriger.

Clavecin de Mathias Griewisch d'après Mietke (ca 1725)

CD LIGIA

échos

Bach : Les Partitas (Clavierübung 1) - CD Ligia

 

L’ornementation, comme l’intérêt porté aux registrations sont bien présents, constamment inféodés à l’architecture de l’ensemble afin de ne pas « cacher l’arbre par le feuillage ».  (…) L’ensemble, « Beaux et grands bâtiments d’éternelle structure » (Malherbe) - est d’une grande force et impressionne par le fini de sa mise en œuvre. 

Accordant un soin particulier à l’esprit de chaque partita conformément à la symbolique des chiffres et des tonalités, Martin Gester, selon ses dires, fait de l’ultime en mi mineur « une passion faite suite » : en effet, jamais le thème de la fugue de la Toccata liminaire ne nous avait paru si proche d’un lamento, mais le cortège avance grâce à une continuité rythmique et dynamique qui écarte tout pathos. Une approche globalement conceptuelle qui doit probablement au commerce de Gester avec l’orgue. 

Jérémie Bigorie, Classica ****

 

Better known (to me at any rate) as director of the Strasbourg-based group Le Parlement de Musique, on the evidence of this recording Martin Gester is also a formidable keyboard player.  He brings an enquiring mind to these performances, searching for meaning and for connections with other works of the period.  His intelligent sleeve notes define a different character for each partita which is reflected in his playing.  These are exuberant readings with good use of registration and some subtle variation of ornamentation on repeats.  Gester’s desire to keep the line going and to propel the music forward leads to occasional restlessness in the rhythm, and some rushing when he forgets to give the time back, but this all adds to the sense of excitement and commitment in the playing.  The Phrygian sixth partita gets a particularly fine performance, but all of them are hugely enjoyable and exhilarating.   Gester plays on a Mietke copy by Matthias Griewisch which is warmly recorded.

Noel O’Regan, Early Music Review

 

Was macht diese neue Aufnahme von Martin Gester hörenswert? Zum einen das Cembalo, die Kopie eines ziemlich sicher von Michael Mietke gefertigten, heute im Charlottenburger Schloß aufbewahrten Instruments, also eines Erbauers, den Bach kannte und schätzte. Sein Klang hat eine gewisse Grandiosität, bei sehr schöner Klarheit der verschiedenen Stimmlagen, die der Musik das nötige Mass and Transparenz und Kraft verleihen... Diese Mietke-Kopie hat den rechten "körnichten", grundtönigen Klang, der Bachs polyphone Schreibweise perfekt zur Geltung bringt, unterstützt durch die von Gester sehr geschmackvoll eingesetzten Registrierungsmöglichkeiten (...)

Gesters Spielweise ist von einem ausgesprochen sprechenden Gestus gekennzeichnet, dem die lebendige, fantasievolle Gestaltung wichtiger ist als absolute Akkuratesse (...) Große Kraft und Lebendigkeit kennzeichnen seine Darbietung im Ganzen; die beiden genannten anderen Aufnahmen (d.h. Stailer und Rousset) sind in technisch Hinsicht sicherlich etwas überlegen, quasi etwas "klassizistischer" und auch perfektionistischer, was Gester mit seinem irgendwie humanistisch wirkenden Grundgestus (ein besserer Ausdruck will mir nicht einfallen) aber wett macht. Ich persönlich würde diese Einspielung mit denen von Staier, Rousset und Puyana unter die besten fünf zählen. Den Klang dieses Cembalos ziehe ich allerdings dem aller anderen Aufnahmen vor.

Dazu kommt ein sehr ausführlicher Begleittext von Gester, der alles in den Schatten stellt, was ich bisher in einem CD-Booklet zu dieser Werkgruppe gelesen habe, ein veritabler Essay, der von tiefschürfender Auseinandersetzung mit der Musik zeugt und ebenso sorgfältige Lektüre erfordert wie sein Spiel genaues Hinhören verdient hat.

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J.S. Bach : 6 Partitas, Clavier-übung 1 - Martin Gester, clavecin/harpsichord Mietke - CD Ligia 2014

 

pianoforte


Extrait du CD Mozart : Grandes œuvres à 4 mains avec Aline Zylberajch (K617)