C’est, à côté du chant, avec l’orgue que tout a commencé.
L’apprentissage de la musique, mais aussi la carrière discographique: le premier enregistrement de Martin Gester a été celui des Derniers grands Préludes et Fugues BWV 544, 546, 547, 548 de J.S. Bach (Pamina 1985, réédité en 2000).
Après ses études au Conservatoire de Strasbourg avec Pierre Vidal, un bref séjour, inspirant, auprès de Harald Vogel et sur les orgues nordiques, l’ enregistrement des Derniers grands Préludes et Fugues de J.S. Bach, puis un autre consacré à Krebs & Homilius (à Porrentruy) jalonnent des tournées de concerts avec des répertoires variés du XVIe au XXe s., réservant toutefois une place importante aux œuvres de Byrd, Gabrieli, Frescobaldi, Sweelinck, Scheidemann... C'est par la pratique intensive de ce répertoire qu'il aborde le clavecin qu'aussitôt il étudie passionnément jusqu'à en faire son autre "premier instrument".
Quand il fonde le Parlement de Musique (1990), auquel il consacre, dès lors, une grande partie de son temps, l’orgue reste au centre de nombreuses réalisations, et notamment comme instrument concertant avec orchestre ou comme partenaire dialoguant avec la musique vocale ou instrumentale - nombreuses réalisations sur les orgues de l'Aisne et pour la collection Tempéraments / Radio France / Aisne.
Plus récemment, Martin Gester revient à l’orgue, riche de ses recherches sur l’interprétations du répertoire instrumental et vocal baroque, sur les relations entre musique et danse, musique et théâtre, et de sa pratique de l’interprétation au clavecin, au pianoforte et à la direction. Il renoue ainsi, à sa manière, avec la tradition des organistes-clavecinistes et compositeurs dirigeant tantôt du clavier tantôt du pupitre.
Ses recherches et son expérience de chercheur et de chef, il les applique à l’enseignement de l’interprétation du répertoire baroque - et tout particulièrement français - dans le cadre de l’Académie Supérieure et du Conservatoire de Musique de Strasbourg et sur les orgues historiques de la ville (orgue Silbermann de Saint Thomas, orgue Thomas d’après Trost de l’Eglise du Bouclier, orgue Marc Garnier de l’église Saint Paul).
Dès lors, avec un intérêt renouvelé, Martin Gester revisite les oeuvres de J.S. Bach et des compositeurs plus anciens : D. Buxtehude, N. Bruhns, G. Muffat, W. Byrd, J.P. Sweelinck, Cabanilles, Frescobaldi... Il s’intéresse aussi tout particulièrement à celles de Haydn, de Haendel, de Mozart, de C.P.E. Bach et de leur temps, à leurs oeuvres originales, à leurs concertos (avec le Parlement de Musique, avec l’orchestre Arte dei Suonatori - Pologne), mais aussi à leur oeuvre d’orchestre, en transposant à l’orgue certaines de leurs compositions (Suites de Haendel, pièces de clavier de Mozart, Sept Dernières Paroles de Haydn...).
Par ailleurs, il réinvestit de manière renouvelée le domaine de la musique baroque française pour orgue, un répertoire qui suppose plus qu’aucune autre une parfaite familiarité avec le style de l’orchestre, de la viole, du clavecin, du motet et des leçons de ténèbres, ainsi qu’avec l’art de la danse. Ses programmes font donc une large place à N. de Grigny (dont il prépare l'enregistrement intégral) , F. Couperin, L.N. Clérambault, P. du Mage (enregistré à côté de grands motets de Lalande, Opus 111), souvent, et dès que c’est possible, en dialogue avec les musiques vocales.
Mais Martin Gester revient aussi à l’occasion à la musique du XIXe s : Boëly, Mendelssohn, Rheinberger, Franck, Vierne, et, parfois, à des oeuvres du XXe s.
J.S. Bach : Pièce d'Orgue
Orgue Tomaš Močnik de Höör (SE - cf photo ci-dessus), d'après la facture de G. Silbermann et de J. Gabler.
Du Mage : Duo et Grand Dialogue extraits de la Suite du 1er Ton
à l'orgue historique de Saint Michel en Thiérache
CD OPUS 111 M.R. de Lalande : Grand Motets & Du Mage : Suite du 1er ton
Du Mage : Livre d'Orgue (intégral)
à l'orgue historique de Saint Michel en Thiérache
CD OPUS 111 M.R. de Lalande : Grand Motets & Du Mage : Suite du 1er ton
En outre: